Quand l'élève trahit le Maître.

La nuit était son élément depuis longtemps. Même enfant, elle aimait se réfugier entre ses bras ombrageux, elle y était bien, comme un enfant qui retrouve les bras de sa mère. Passer par les toits était un excercice périlleux, même pour elle, mais elle s'en sortait sans trop de difficultés. Le ciel était d'encre, complice, la lune s'était voilée d'une chape de nuages.

Elle avait stoppé sa course sur un toit de chaume, son poids léger lui permettait se genre de support, accroupie, elle regardait vers le bas. Ses cheveux,attachés en tresse serrée, tombait en une corde endormie sur les chaumes, songeuse, elle repensa aux évènements qui avait suivit son départ du mess.

Elle avait attendu une heure creuse, celle juste avant le crépuscule. Un à un, elle avait réunit les espions, aucuns ne releva l'absence de leur Maître, tous savait qu'il recevait les visites des Maîtres de Compagnie et dans ces cas là, ces moments où l'attention d'Aaron était ailleurs, c'était toujours Aldébarane qui s'occupait de leur réunion. Elle n'avait pas dévié de leur ligne de conduite lors de ce briefing. Toujours les mêmes recommandations, les mêmes ordres, émit par une voix mélodieuse mais cinglante. Elle n'était peut être pas aimée, mais elle pouvait se targuer d'un respect sans faille.

Ensuite, son herboriste avait vu son arrivée, habitué à ses commandes meurtrières, il avait déjà préparé son petit paquet, seulement cette fois ci, elle lui fit une demande particulière. La poudre de millpertuis sollicitée amena même sur son visage un sourire en coin vite réprimé devant le coup d'oeil incendiaire de l'Assassin. Laisser passer un laps de temps suffisant pour ensuite modifier toutes les missions données. Changements soudains, émis juste avant que les « Oreilles » ne se déploient dans la ville, ainsi, ils n'avaient pas eut le temps d'échanger quelques paroles que ce soit. Le plan était en place. A elle de faire le reste.

Son regard nuit se posa sur une silhouette dissimulée. Cachée aux de tous, sauf aux siens, elle connaissait parfaitement les ficelles du métier, et celui que l'ombre étreignait, était l'un de ses élèves. L'un des meilleurs d'ailleurs. Dommage...Car il n'avait rien à faire là ! Il avait désobeit, même si elle n'avait voulut y croire, le murmure langoureux de Jade lui revint en mémoire. Une femme magnifique, ondulante, une sensualité à fleur de peau, une mère matrone pour ses filles, une femme que l'Assassin avait délivrée brutalement d'un mac très porté sur la violence. Aujourd'hui, la fille des rues, sale et pouillée était devenue l'une des maquerelles les plus en vue de Neven et...Une véritable mine d'informations. Aldébarane aimait lui rendre visite, aguerrie d'une vie de misère, Jade était un puit de sagesse, même si elle s'obstinait a vouloir voir le Second grossir ses rangs. A la fin, c'était presque devenu un jeu entre elles, l'une proposait, faisait miroiter une vie de volupté, l'autre déclinait en souriant légèrement...Mais cette fois, Jade avait comprit que l'Assassin était définitivement hors de portée. Finalement, soumise au feu de ses questions elle lui avait parlé d'un jeune homme, brun de peau, le regard noir comme l'enfer. Un homme qui aimait a se vanter, surtout entre les bras d'une Méssaline telle que Jade. Si elle n'avait rien dit, c'était tout simplement parce que rien ne lui avait été demandé. Aldébarane devait reconnaître qu'a cette seconde précise, elle avait été a deux doigts d'étrangler la catin...Mais c'était de bonne guerre, Jade avait un commerce à faire tourner et il reposait en partie sur sa discrétion.

Maintenant que faire ? Ombre menaçante sur un traitre à son rang, Aldébarane le suivait des yeux tandis qu'il se faufilait dans les ruelles sombres. Il était loin de son territoire, ce qui voulait dire que le dit territoire était sans surveillance, une négligence qui n'était pas si grave au demeurant, mais là où l'Oreille se trouvait maintenant était à quelques pas du QG des Fleurs. Elle espérait fortement que cela n'avait rien à voir, et l'espion lui confirma se fait en entrant tout simplement dans une taverne.

Finalement, elle se releva, résistant à une trop forte envie de meurtre, elle se détourna. Il restait maintenant à en informé Aaron et attendre la confirmation d'une traitrise. Préoccupée, elle était rentré au bercail rapidement, a vrai dire, une partie d'elle même remettait en question sa propre intuition. Sirius avait été son élève, l'un des plus assidus même, il avait tout pour réussir, mais elle était restée aveugle a son caractère ambiguë, le mettant sur le compte d'une vie de misère. Un très mauvais calcul. Lorsqu'elle était entrée, elle avait su sans l'ombre d'un doute que l'entretiens entre Aaron et Ka'Cendre n'était pas terminé, sans attendre, elle était descendu directement dans les appartements de son amant.

Plongée dans la contemplation du feu dans l'âtre, elle attendait patiemment, passant en revue tout les sévices qu'elle ferait subir à Sirius, châtiment pour avoir trahit la Tribu, juste punition pour avoir trompé sa confiance à elle.

Le rendez vous avec Ka'Cendre terminé, tout cela mettait un terme aux rendez vous professionnels et strictement formels de l'année. A partir de maintenant, les messages donnés ou échangés auront une valeur strictement informatives et ne seraient plus que des ordres donnés. Aaron avait bien sûr le droit de refuser des contrats s'il avait des arguments fondés, mais généralement le contrat était accepté et accompli dans la journée qui suivait. Alors généralement suivait également le paiement. Aaron ne rencontrerait plus ni Konrad, ni Constance, ni Ka'Cendre à moins d'une rencontre informelle dûe à une sitation requierant la présence du responsable concerné, ce qui était très rare.

Alors qu'il déscendait plusieurs choses occupait son esprit. D'abord, le fait de retrouver son amante, celle qu'il chérissait plus que tout au monde, celle qui possédait désormais son coeur et par moment son corps. Les sentiments qu'il éprouvaient pour elle étaient un feu insatiable qui brûlait au creux de ses reins. D'un autre côté, il redoutait ce qu'elle allait lui dire... Y avait-il un traitre au sein de la Tribu ? Si oui, qui ? Tout cela était fort déroutant... C'était quand même un comble qu'un Compagnie qui passait son temps à espionner les autres se fasse espionner de l'intérieur ! Mieux valait que ça ne s'ébruite pas trop... Faire un exemple avec le traitre et s'en occuper rapidement ensuite, c'était tout ce qu'il y aurait à faire dans ce cas.

Lentement, il arriva au cinquième sous-sol, ouvrant doucement la porte de ses quartiers, il n'aperçut pas tout de suite Aldébarane qui était installée dans un fauteuil devant l'âtre de la cheminée. Doucement, il enleva son manteau et le posa sur le porte manteau. Posant son regard d'ambre vers le feu, l'angle de vue qui s'offrait maintenant à lui trahissait la présence d'Aldébarane. Tranquillement, il s'approcha d'elle, comme il l'avait fait la veille, il posa les mains sur le dossier du fauteuil où elle était assise et prononça la question dont la réponse serait lourde de conséquences ...

" - Quels sont les résultats de notre plan ? "

La porte émit un très léger grincement lorsqu'elle fut poussée. Aldébarane ferma un instant les yeux, écoutant les pas d'un homme qui avait su la conquérir, se laissant gagner par la langueur d'une odeur boisée. Elle le su derrière elle au léger frisson qui parcouru sa nuque, mais elle ne leva pas la tête, les ombres de ses prunelles plongées dans les flamme orangées du feu.

-Mauvais.

Juste un mot, un seul. Craché avec quelque chose de rageur. Elle était en colère, en rage contre elle même en fait. Ire née de son aveuglement, une faute qui pouvait leur couter cher. Elle n'admettait pas l'erreur, chez quiconque, mais encore plus chez elle. Prise en défaut avec une telle désinvolture, elle ne le supportait pas.

Alors que son regard était posé sur la l'arrière du visage d'Aldébarane, il eut tout de suite un mauvais pressentiment lorsqu'elle ne releva pas la tête à sa question. Lorsqu'elle répondit, de cette manière si rageuse, Aaron comprit que leur plan avait marché... Marché dans le sens où effectivement le traitre s'était...trahi... Doucement, il fit le tour du fauteuil, pointant son regard vers le feu qui brûlait dans l'âtre de la cheminée. Lentement, il s'agenouilla devant Aldébarane, ses mains vinrent, toutes seules trouver le chemin de ses hanches. Sa voix murmura, son regard était plongé dans celui d'Aldébarane qui semblait absent comme si elle continuait à fixer un point dans l'âtre de la cheminée alors qu'Aaron obstruait le champ visuel :

" - Si tu as l'air si préoccupée, c'est qu'il doit s'agir d'un de tes élèves, je me trompe ? "

Sans attendre sa réponse, il rajouta, toujours sur le même ton :

" - Ce n'est en aucun cas ta responsabilité. Certes il t'a trahi, il nous a trahi et nous lui ferons payer, tu lui feras payer cet affront. Mais je ne veux pas que tu t'en prennes à toi-même... Pour la simple et bonne raison que tout ceux que tu as entrainé je les ai surveillé et ils étaient devenus d'excellents espions. Personne ne pouvait suspecter cela Aldé, tu me comprends ? "

Comme si elle ne le savait pas ! Mais cela ne changeait rien à ce fait. Une erreur, une simple erreur mais qui pouvait être lourde de conséquences. Douce pression sur ses hanches, un contact réconfortant si il en est. Après la colère viendrait la culpabilité, elle le savait. Comme si la trahison de son élève était la sienne.

-Peut être, mais j'étais la plus à même de découvrir ses failles. Tu ne peux être partout Aaron. Tu sais que je ne prends que très rarement d'apprentis, et lorsque je le fais, c'est comme si j'avais accordé ma confiance.

répondit elle au subtil murmure.

-Ces actes sont les miens. C'est comme si c'était moi qui avait trahit la confiance des miens. Ne suis je pas le berger qui a introduit le loup dans la bergerie ? Sirius était l'un des meilleurs. C'est limite si je ne lui aurait pas confier ma vie.

D'absent, son regard devint flamme vengeresse, feu rageur contre ambre apaisant.

Aaron retira une main des hanches d'Aldé et se la passa dans les cheveux. Déjà ébourrifés comme à leur habitude, ils en ressortirent encore plus épars. Aaron ne faisait cela que lorsqu'il était vraiment embarrassé, gêné par la situation, quand il cherchait ses mots, ou une solution. Doucement, ces yeux fixèrent à nouveaux ceux d'Aldébarane... Oui, elle avait raison, il savait que lorsqu'elle prenait des apprentis, c'était comme si elle accordait sa confiance...Il savait aussi que Sirius était le meilleur, mais il eut un mouvement de surprise lorsqu'elle lui avoua qu'elle lui aurait confié sa vie. Posant sa main libre sur celle d'Aldé, il répondit :

" - D'accord... Je le reconnais, ce sont tes actes, c'est toi qui a formé Sirius, c'est toi qui a fait de lui le meilleur espion, et alors ? Je suis d'accord que tu as ta responsabilité dans cette affaire, mais ce n'est pas toi qui a trahi. Tu agissais dans l'intérêt de la Tribu, je ne peux pas, même en tant que Maitre de la Tribu te blâmer pour tes actes. Personne ne peut lire dans les pensées d'une autre, enfin sans magie. Nous avons formés nos hommes pour qu'ils cachent leurs émotions, leurs ressentis, leurs pensées. Sirius est très doué pour cela... Il nous a bien berné. Sa soif de pouvoir l'a conduit à nous trahir, nous prendrons la sanction qui s'applique. Mais je t'en prie, ne te torture par pour cela, ce n'est pas ta faute. "

Un petit sourire qui éclot doucement. Il était tellement fort, une épaule sur laquelle se reposer lorsqu'elle faiblissait. Attendrie de voir la masse indisciplinée de ses cheveux s'ébouriffée encore plus, elle y passa une main légère. Geste longtemps rêvé qui devient réalité.

-Je t'aime...

Souffle a peine évoqué, mais un miroir de vérité sur son coeur. Puis, elle soupira légèrement.

-Laisse moi m'occuper de lui. Il est un acteur parfait, mais il ne sait pas de quoi je suis capable. Quelque part, cela me conforte dans une promesse prise il y a trois ans. Cette nuit là, je t'ai offert mes lames et ma vie. Il n'y a qu'en toi que je peux être ce que je suis.

Sa main vola sous le menton d'Aaron, doucement, elle releva son visage vers elle, plongea sans vergogne dans ses prunelles. Elle ne se pardonnerait jamais d'avoir fauté, outre la Tribu, elle avait risqué sa vie à lui. Blessure qu'elle garderait secrète, une de plus, ouverte dans son coeur.

-Je me vois danser dans tes yeux. Laisse moi assouvir ma vengeance, s'il te plait.

Doucement, il la vit sourire. Il avait réussi, un peu, une première bataille de gagnée peut-être, mais ne jamais être confiant, la confiance en soi, ou plutôt un excés de confiance en soi est le meilleur moyen de s'illusionner sur les réelles chances de réussite. Tendrement, comme la main qui se pose dans sa chevelure rebelle, il écoute le doux murmure qui atteint ses oreilles. Puis un soupir, la laisser s'occuper de lui ? Mais bien sûr, jamais il n'avait été question que quelqu'un d'autre ne se charge du traître. Puis la main douce d'Aldé rencontra son menton, le releva et elle plongea son regard d'ébène dans l'or en fusion qu'était son regard. Dans ses yeux, il pouvait voir qu'elle était blessée intérieurement, il ne pouvait en être autrement.

" - Bien sûr que je te laisserai te charger de lui, mais il y aura une condition. Tout le monde doit le voir être puni de ce qu'il a fait. Je veux que ce soit une punition exemplaire. C'est le premier cas depuis le début, il en fallait un, mais je veux que ce soit le dernier, il doit servir d'exemple. Ne le ménage surtout pas. "

Ses yeux reflétait la colère, non pas envers elle, non pas du tout, mais envers Sirius, ce sinistre personnage qui aurait pu trahir son amante au risque de sa vie... Alors qu'elle le lui aurait confié les yeux fermés... Il ne préféra pas penser à la catastrophe qui aurait pu arriver et se concentra sur le moment présent. Sa voix était redevenue un murmure :

" - Moi aussi je t'aime Aldé. "

Dans son regard, plus une seule pointe de colère, juste de l'amour, un amour infini, une tendresse absolue...

Elle déposa juste un léger baiser sur ses lèvres avant de laisser entrevoir la lueur vengeresse de ses prunelles, promesse muette d'un châtiment exemplaire. Lueur vite disparue, apaisée par ce qu'elle pouvait lire dans les yeux de son amant.

-Je pense que tu me connais assez pour savoir que ce ne sera pas le cas...

L'oubli...Elle voulait oublier cet échec, oublier qu'elle s'était trompée. Doucement, elle se leva, du menton la main glissa sur la joue avant de quitter sa peau. Passant dans son dos, elle fit, un instant, face à l'âtre.

-Assieds toi...

murmura-t-elle soudain, une voix emplie de mystère...Des prunelles ombrageuses qui étincellent doucement..

Le contact avec les douces èvres de son amante le transporta un instant vers les cieux qu'ils avaient déjà visités la veille. Puis, rouvrant les yeux, qu'il avait fermé lors du baiser, il aperçut la lueur vengeresse dont étaient sertis ses yeux. La lueur quitta vite ses yeux et fut remplacé par ce qu'il avait déjà vu la veille, un mélange indifinissable de sentiments et d'émotions surement. Devant ce qu'elle lui dit Aaron eut un petit sourire :

" - Oui, je te connais assez pour savoir qu'il passera un sale moment, je le rappelais juste pour faire bonne figure. Sinon de quoi j'aurai l'air ?"

Son sourire s'étira encore un peu plus. Puis il la regarda se lever, sentant sa main glisser du menton sur sa joue. Une caresse si tendre, une peau si douce qu'il aspirait à rester en son contact toute sa vie, et même après si c'était possible. Doucement, elle le contourna, passa dans son dos et lui murmura de s'asseoir. Sa voix était mystérieuse, mais Aaron ne chercha pas à comprendre, doucement, il se leva et s'installa sur le fauteuil. Levant les yeux vers son amante, il put voir que dans ses yeux brillaient deux petites étincelles...Que préparait-elle donc ?

" - Que me prépares-tu donc ? "

Murmura-t-il, doucement.

Il accéda a sa demande, avec une légère perplexité dans le regard. Perplexité dont elle rit doucement. Une panthère...Il la comparait a cet animal sauvage, félin d'une douceur incomparable dont les griffes savaient tailler la chair ausi surement qu'une lame. Image de sensualité, d'ombres, de ténèbres seulement illuminée d'une lueur d'or. Etait elle cela a ses yeux ?

La lumière du feu jetait une douce lueur dans la pièce, seulement obscurcie par sa silhouette. Plantant ses prunelles dans celles de son amant, elle leva lentement une main. Ses doigts qui agrippent une lanière de cuir. Chatte, elle prit tout son temps pour tirer dessus, cadenas fragile qui fermait sa tenue...Cuir d'une pièce fait sur mesure, une seconde peau protectrice...Le lacet détenteur du secret de ses courbes s'ouvrit lentement, un triangle de peau offert au regard. Une poitrine arrogante qui s'épanouie, libérée d'un carcan de cuir sombre. Ses gestes avaient quelque chose d'allanguis, une lenteur empreinte de voluptée. Ses épaules furent bientôt dénudées, une tenue qui choit a terre. Sa glorieuse nudité offerte, parée des reflets des flammes sur sa peau blanche, elle marcha doucement vers l'objet de ses désirs, vers sa raison de vivre...Ses cheveux comme une chappe de satin autour de ses reins, elle affichait fièrement des courbes aguichantes. Arabesques sublimées par la douce lumière du feu. Elle se fit panthère ronronante soudain, ses lèvres affichaient un sourire lascif lorsqu'elle s'installa, nue et offerte, sur les genoux d'un homme qui était sa vie.

-Aurais tu peur de moi ?

Aaron avait effectivement une lueur de perplexité dans le regard, car, si la veille leur union avait été dirigée par la passion d'Aldébarane, il n'en était pas moins resté le jeune homme qui venait de livrer sa virginité à sa première amante. Complètement novice en matière de séduction, d'amour et de toutes les choses qui s'y apparentaient de près ou de loin. La voir rire doucement le mit légèrement mal à l'aise... Après tout, peut-être qu'après la veille elle pensait qu'il savait y faire... Ce n'était absolument pas le cas... Pourtant, il n'avait déjà plus l'apréhension de la première fois. Il savait ce que c'était et connaissait également le plaisir qu'il y avait à se donner à l'autre, de lui montrer son amour.

Elle était débout devant lui, se tenant entre le feu de la cheminée et lui, les reflets des flammes dansaient sur sa tunique de cuir. Son regard doré ne lachait pas les pupilles d'ébène de son amante, pourtant, il vit la main remonter sur la lanière de cuir... Doucement, cette dernière tirait pour délivrer, enlever la tenue de cuir sur mesure. Lentement, Aaron comprit ce qui allait se passer, brusquement, il eut alors un coup de chaud et ses joues rougirent lentement. Il respira un grand coup en silence pour essayer de se calmer. La tunique s'ouvrit, lentement, elle révéla la peau blanche si douce qu'il avait carressé la veille. Sans se presser, la tunique révêlait de plus en plus de courbes nues et lisses du corps d'Aldébarane. Les reflets du feu de la cheminée semblaient glisser sur son corps et détaillaient ses courbes si gracieuses.

La tenue échoua finalement au sol dans un son mat, révêlant ainsi dans toute sa nudité cette si belle panthère. Elle s'avança alors lentement vers lui, son coeur semblait battre la chamade et prêt à bondir hors de son corps... Il se sentait absolument idiot car il ne savait pas quoi faire. Alors qu'il la contemplait, elle, si belle, femme au charme félin indéniable, elle sourit lassivement et vint s'installer sur ses genoux. C'est d'ailleurs à ce moment qu'il crut que son coeur allait lâcher. Ses joues étaient visiblement rouges, pas encore pivoine, mais on voyait qu'il n'était pas à l'aise, un comble pour un Maitre de Compagnie non ? D'une voix murmurée, qu'il aurait voulu plus sûre, il répondit :

" - Peur d'une panthère ? Jamais... "

-Tu devrais...

Mystèrieuse, elle glissa les mains entre le siège du fauteuil et ses accoudoirs. Ses doigts rencontrèrent la fraicheur d'un métal d'argent. Retirant doucement sa main, un éclat accrocha la lumière de l'âtre. C'était une lame qu'elle tenait dans sa main, ni plus, ni moins, une arme qu'elle maniait avec habilité, trop peut être. Se penchant légèrement en avant, elle fit courir le tranchant de la dague sur la chemise d'Aaron. Fine protection de soie, bouclier qui céda devant la duretée de l'arme. A aucun moment, la lame meurtrière n'entra en contact avec la peau, jamais, elle se contenta de briser en un long mouvement la barrière qu'était ce vetêment....Cela fait, Aldébarane rejeta la lame d'un geste désinvolte, celle ci alla se perdre dans les méandres de la chambre sans plus être inquiétée... Elle adorait la légère couleur carmin qui s'étalait sur les joues de son amant, elle pouvait presque sentir son désir d'elle grandir au creux de ses reins, jumeau à celui qui grondait dans ses veines à elle. Une longue caresse sur un torse mâle, elle referma les doigts sur ses poignets.

-Touche moi...

susurra-t-elle en posant les mains d'Aaron sur ses hanches rondes, les guidant, elle l'incitait à la découvrir doucement

Lorsqu'elle lui murmura, mystérieuse, qu'il ferait mieux de se méfier, un léger sourire s'afficha sur le visage d'Aaron. Pourtant, celui-ci disparut l'espace d'un instant lorsque, plongeant la main entre le siège du fauteuil et l'accoudoir, elle sortit l'une de ses dagues. Le regard amoureux d'Aaron s'était teinté d'une lueur d'incompréhension. Lorsqu'elle se pencha en avant, il la regarda faire sans bouger, et doucement se rendit compte qu'elle venait de commencer à ouvrir sa chemise d'une manière peu commune. La dextérité d'Aldébarane n'était plus à prouver mais Aaron fut surpris de sa maîtrise, elle avait ouvert sa tunique sans toucher à sa peau, jamais il n'avait sentit la dague l'effleurer ou la toucher. Un instant plus tard, la dague volait vers un endroit inconnu de la pièce, Aaron reposait son regard amoureux sur Aldébarane, complètement perdu, il se demandait ce que serait la suite. Il aurait tant voulu pouvoir faire quelque chose, montrer qu'il était capapble, mais il ne savait pas comment procéder...

Doucement, les mains d'Aldébarane se posèrent sur son torse dans une caresse longue et douce. Le coeur d'Aaron battait vite et elle devait s'en rendre compte. Ses joues encore légèrement rouges étaient le signe d'une puissante activité sanguine... Le feu du désir et de la passion naissait en lui comme l'étincelle qui allume la flaque d'huile et met le feu à tout ce qui peut brûler. Les mains d'Aldébarane prirent ensuite ses poignets et posa ses mains sur son corps à elle, en susurrant de la toucher. Aaron légèrement tremblant posait délicatement ses mains sur les hanches si douces et lisses de son Second. Se laissant guider, il découvrait le corps de son amante. Sa peau était douce comme de la soie, la paleur de sa peau contrastait avec la couleur ambré de ses mains qui glissaient sur cette océan de douceur gourvenées par Aldébarane. Aaron se contentait de suivre le mouvement, il devait se l'avouer, il était perdu...

La paume des mains d'Aaron suivait chaque sinuosités de sa peau, guidée par ses propres gestes. Une découverte lente et sensuelle, apprentissage d'un corps sauvage qui ne demande qu'a soupirer après lui. Elle le lâcha soudain, le laissant libre de découvrir ce qu'il voulait, un murmure d'encouragement, une confiance absolue, comme celle qu'il lui avait donner quelques minutes auparavant...

-Fais de moi ce que tu désire...Je suis à toi, pour cette nuit et les suivantes...

Ses mains qui glissent doucement sur un ventre plat, qui s'enhardissent.

Aaron commençait doucement à se calmer et à apprivoiser la situation qui se profiliait devant lui. Pourtant, soudain, les mains d'Aldéarane lachèrent ses poignets laissant ainsi ses mains seuls, sans guide dans l'exploration d'une ile déjà visitée mais pourtant encore si inconnue. VInt alors un murmure léger, doux comme le vent, encourageant... Faire d'elle ce qu'il désirait ? Mais que désirait-il ? Etre à lui ? Lui aussi était à elle, entièrement, pleinement... Il inspira légèrement lorsque les mains d'Aldébarane se reposèrent sur son torse, doucement, le caressant tendrement, puis s'enhardissant.

Doucement, ses mains à lui aussi avancèrent fébrilement. L'une de ses mains s'était posée sur le bas de sa jambe et remontait lentement le long d'une cuisse pâle et douce offerte. L'autre main était allée chercher la joue d'Aldébarane, caressait du bout des doigts les lèvres de son amante et descendait lentement. Doucement, il murmura :

" - Dis moi si...Si je fais quelque chose de travers... "

Une petite phrase hésitante qui amèna un sourire confiant sur ses lèvres. Une vague d'amour qui l'étreint soudain devant cette vulnérabilité à peine avouée. Ses mains qui se font guerrières, emportant le combat contre une boucle de ceinture noire comme la nuit.

-Laisse toi aller, tu ne fera rien que je n'aurais désiré...

Fébriles, tremblantes, ses mains traçaient des lignes enflammées sur sa peau, elle n'avait de cesse de les vouloir sur elle.

Lentement, son regard d'ambre presque pure plongeait dans les yeux ébènes puis glissait sur le corps nu et si attirant de son amante. Sa main avait glissé le long de la cuisse, redécouvert cette hanche ronde si douce et avait continué son chemin dans le creux de ses reins pour remonter lentement dans son dos. L'autre avait continué fébrilement sa descente et rentrait en contact avec un dénivelé certain. Fébrile et douce, la main en découvrit les moindres aspects, encouragées par le doux chuchotement d'une aimante qui s'affairait sur les dernières lignes de défense de son corps à lui. Son regard se reporta sur l'océan d'ébène où perlaient de nombreuses lueurs de désir, comme dans ses ambres.

" - Je n'ai jamais vu panthère plus douce et plus belle... "

Murmure à peine chuchoté, une phrase sincère lancée, un désir du corps de son amante avoué...

Encadrant ce visage aimé de ses mains, elle se pencha en avant, sa chevelure comme un voile pudique autour d'eux. Amour et passion, abandon et soumission, des lèvres qui se posent avec quelque chose de timide sur une bouche pure.

-Douce entre tes bras...

Elle frissonna violement sous les caresses prodiguées, un gémissement lui échappa doucement. N'y tenant plus, elle se leva souplement, ombre et lumière se livrant un duel voluptueux sur son corps lorsqu'elle marcha en direction de la couche. Un lit qui serait leur refuge, leur nid, l'alcôve de leur secret. Sur ses reins, l'effleurement léger de ses cheveux. Lascive, telle la courtisane qui s'étends, langoureuse, elle s'allongea doucement...Juste une main tendue dans sa direction, deux orbes de ténèbres qui brille dans l'ombre. Impatience, désir, amour...

Tendrement, ses mains se posèrent sur son visage... Quelle douce sensation que celle ressentie à ce moment là ! Leurs yeux se rapprochèrent, la longue chevelure d'Aldébarane les cachait au regard du monde, ils n'étaient là que pour l'autre, et pour personne d'autre. Lentement, timidement, ses lèvres goûtèrent à la douceur de celles de son aimée. Puis, le contact s'estompa, un murmure retentit... A cette réflexion, Aaron eut un sourire comme il en avait toujours pour elle, léger, amoureux. Continuant à la caresser son corps avec des mains qui gagnaient petit à petit en expérience, il la sentit frissonner, l'entendit gémir doucement.

Puis elle se soustraya à ses caresses en se levant, le feu de l'âtre jouait aux ombres chinoises sur son corps. Alors qu'elle se dirigeait vers le lit, Aaron s'était levé, et admirait la silhouette si langoureuse qui à présent s'étendait dans la couche. Mais alors qu'il était debout, son pantalon, soumis à la gravité et plus retenu par la ceinture et les premiers boutons défaits par Aldébarane, tomba par terre dans un bruit mat. Se dégageant doucement, lui aussi était maintenant nu comme un nourisson le jour de sa naissance... Devant la main tendue et l'impatience visible des deux pupilles d'ébène, Aaron s'avança doucement, s'approcha de la couche et rejoignit son aimée, complètement livrée à elle.

Nue comme au premier jour de sa naissance, l'Assassin apprivoisée se lova doucement contre son dompteur. Fébrilitée, attente, des caresses avides. Des murmures qui se font suppliques chantaient sur ses lèvres. Affamée, elle l'était, assoiffée de lui, de sa peau, de son odeur, de son poid sur elle. Un désir impérieux de se fondre en lui, perdre son identité pour se retrouver dépouiller de faux semblants. Appel langoureux d'une femme amoureuse...

-S'il te plait...

A présent dans le lit, nus comme Adam et Eve, ils était lovés l'un contre l'autre. Des caresses fébriles, douces, langoureuses. Une découverte de l'autre pour Aaron qui essayait de prendre confiance en lui, en son désir, en ses capacités. Se faisant face, chacun sur un flanc, peau contre peau, nul doute qu'elle pouvait sentir son désir, une chose d'ailleurs qui mettait mal à l'aise Aaron. Puis, un appel langoureux, un murmure désireux, une supplique amoureuse. Plongeant son regard dans celui de son amante, il sut qu'elle désirait qu'ils s'abandonnent à nouveau l'un à l'autre, complètement, sans détour. Lui aussi en avait envie, l'envie de retrouver cette sensation unique que l'on ne partage qu'avec la femme qui occupe votre coeur, l'envie de rattraper tout ce temps perdu.

Doucement, ses mains prirent position sur son corps, tendrement, il la coucha sur le dos, lentement, il se positionna sur elle. Passioné, le contact de leurs cuisses, de leurs lèvres, timide, l'étincelle de regard dans les yeux d'Aaron. Désir, lisible dans les yeux des deux amants, confiance, lueur forte qui rassure l'assassin, amour, celui qu'ils allaient se donner l'un à l'autre.

Levant les yeux sur ce corps magnifique qui la surplombait, la femme devint sirène ondulante. Un cri silencieux qui résonne au creux de son ventre, une prière muette de son être, faim avouée d'une union transcendée par l'amour. L'encourager de subtiles effleurements, tenaille de chair autour de ses hanches, prison douce et voluptueuse de ses jambes autour de lui. Encore une fois...

-Je t'en prie...

Supplication éhontée qu'une voix enrouée murmure, Aldébarane se faisait concubine envoutante tant sa faim de lui était intense.

Effleuré par les mains agiles d'une femme dériseuse de son corps, encouragé à continuer par le contact des jambes de sa douce autour de ses hanches, Aaron cherchait à vaincre son appréhension. Aldébarane lui fournit la dernière arme dont il avait besoin pour mettre ce manque de confiance en lui au tapis. Une supplique murmurée, une honte pour l'homme de ne pas comprendre la confiance qu'on lui accordait. Une main approcha des flancs d'Aldébarane, glissa sur son ventre, suivant les lignes gracieuses, fines et douce de celle-ci. Descendant jusqu'à cette zone si sensible, il caressa en douceur un instant pour elle et aussi pour lui, pour savoir, ne pas se tromper. Alors doucement, ensuite, il entra en elle. Très lentement pour ne pas lui faire mal. Aaron aspirait à son plaisir, la satisfaction de son désir, pas sa douleur. La sensation qu'il vivait était unique, même s'il l'avait déjà vécue, elle ne se représentait pas à lui de la même manière. Sentiments, passions, désir, plaisir encore plus forts que la première fois. Leurs corps se redécouvraient sans cesse, s'abandonnaient encore, pourtant, il semblait que c'était la première qu'il ressentait cela...

Une invasion désirée, conquête avouée. L'impression de ne plus s'appartenir, l'un le prolongement de l'autre, sensation magique de ne faire qu'un. Emplie de lui, elle était invincible, déesse entre ses bras, succube possédée par un ange. Se cambrant, offerte, elle ferma les yeux sur une explosion enflammée. Renversée sur les draps, elle murmurait de douces mélopées, oubli de soi, renaissance à ses lèvres. Enfin la sensation d'être une âme entière.

» Aaron Springfield - Maitre de la Tribu de la Lune