Etrange édifice ... Déité inconnue

Pourquoi venir au pieds de cette cathédrale immense ? Pourquoi regarder sa majestée écrasante d'un oeil ironique ? Elle ne le savait pas vraiment. Toujours est il que ses pas errant l'avaient mené jusqu'en ce lieu de culte. Elle n'avait jamais vraiment comprit l'interet de vénérer un dieu qui restait sourd à leur prières. Il n'y avait que les hommes pour construire leur avenir et réaliser leur souhaits. Paratonnerre d'une peur insidieuse certainement. Toujours est il qu'elle franchit les portes immenses. Peut être un moment d'amusement aux frais des pélerins qui, encore et toujours, prierait un dieu invisible. La religion était une arme éfficace, quoiqu'on en dise, peut être une ouverture pour la Tribu qui sait ?

L'éclat d'une armure qu'elle n'aurait jamais crue revoir, vestige d'une époque révolue, un lointain souvenir. Elle tourna la tête, remarquant d'abord cette armure légère, comme seul les Uldamiens savaient les faire. Etrange retour en arrière soudain, alors qu'elle continuait de marcher parmis les fidèles. Puis, son regard se leva et le temps se figea...Le visage avait changé, le regard aussi...Un collosse, un géant...Mais surtout cette gemme qui ornait le front large. Une gemme de sang, un joyau unique...Un héritage transmit de génération en génération...Son regard s'assombrit dangereusement tandis que la haine enflait en son coeur, une vieille rage endormie qui ressurgissait avec la violence d'un ouragan.

Elle serra les poings, contenant sa colère, mordant jusqu'à la douleur sa lèvre pour endiguer le feu brûlant de sa haine...Il n'y avait qu'un homme encore en vie pour arborer ce joyau, un seul...Ruendor d'Ombrias. Cacher la lueur de rage brillante dans ses prunelles fut un exploit, mais elle n'était plus une enfant de 13 ans, s'avancer vers l'objet de son ire, fut une fatalité tandis que dansait, dans son esprit, mille et une torture...Son visage se fendit d'un sourire engageant, ses prunelles, d'une lueur sympatique et jamais, elle n'eut plus conscience des deux lames qui dormaient dans son dos. Vêtue de sa cape, de sa combinaison de cuir, elle semblait presque se fondre dans le paysage, si ce n'est sa tenue peu conventionelle pour une femme.

-Très jolis déliés qui vous sont offert ne trouvez vous pas ?

Fit elle doucement en approchant de Ruendor, lequel était occupé a scruter les moindres détails d'une statue d'Azhura.

Une voix douce se fit entendre à l'attention du Second d'Automne, lequel regardait d'un oeil distrait une statue d'une déité dont il ne connaissait même pas le nom. C'était assez spécial, comme forme de sculpture et ne l'engageait en rien à croire en cette entité dont il ne verrait jamais les formes autrement qu'en sculptures et peintures. Or, tout le monde savait que pour vraiment croire en quelque chose, il fallait y toucher de près. Se retournant, il porta d'abord son regard un peu plus haut qu'il ne le fallait. Rabaissant la tête, il découvrit une jeune femme habillée de vêtements sombres et parée d'un sourire engageant. Décrochant un demi-sourire, tout en se demandant ce que pouvait bien lui vouloir cette femme, il répondit avec simplicité:

- Ce ne sont que des sculptures et je ne vois pas en quoi cela peut induire la croyance. C'est certes magnifique, mais cela n'a aucun apport concret.

Dans sa tête, il repassait les différentes personnes qu'il avait croisés tout au long du chemin qui l'avait amené d'Ulmèdan. Cette jeune femme n'y figurait pas ... Aux vêtements, c'était loin d'être une fille de joie, surtout si l'on en comptait sur ses dagues mais aussi son maintien qui sous-entendait puissance et rapidité mélés. D'un regard un peu plus méfiant, il resta courtois et reprit:

- Mais cependant, il est vrai que cela reste impressionnant. Tant de choses pour lesquelles tant de gens se sont tués à la tâche. Les pélerins me feraient presque pitié à se précipiter ainsi vers l'autel.

Il ne l'avait pas reconnu. Elle le sut à l'instant même où son regard carmin c'était posé sur elle. Son esprit sourit avec quelque chose de sournois, mais son visage resta tel qu'il était, c'est à dire souriant.

-Ce n'est pas faux, mais cela est la vision qu'on les hommes d'une entité soit disant toute puissante.

Répondit elle un peu absente, dardant un regard sombre sur ce visage qui avait murit avec l'âge. Dix ans, dix longues années et elle l'avait reconnu au premier coup d'oeil. Lui non. Avait il oublié la petite fille abandonnée derrière lui ? Oui certainement. Qu'avait il a faire d'une gosse qui trainait toujours dans ses pattes ? Durant une très brève seconde, elle faillit se laisser aller à la bête rampante qu'est la colère, mais elle la contint dans sa cage. Opposant un sourire quelque peu mystérieux au regard clairement méfiant que Ruendor lui jetait, elle ajouta :

-Pitié ? Allons, n'en ayez pas, ils le font de bon coeur, persuadés que leur souhaits se verront exhaucés à force de prière. N'avez vous jamais usé vos genoux sur les bancs d'une église quelconque ?

Sa voix ne tremblait pas, mais son regard était inquisiteur, disséquant chaques traits ou expression de ce visage honni.

Il eut un léger soupir amusé lorsqu'elle évoqua les heures passées à prirer. Chez les Ulmèdans, il en allait un tant soit peu autrement. Surtout chez ces nobles où la guerre était aussi bien militaire que politique. Ruendor posa ses mains sur les hanches et sembla réflêchir, surtout à la vague impression de déjà vu que lui procurait cette jeune femme. Avec un léger soupçon de regrets dans la voix, il répondit amèrement:

- C'était une autre vie.

Il repensa au massacre de sa famille, ses parents, sa petite soeur, ses oncles et tantes. Tous avaient étés tués sous les coups d'une famille adverse et revancharde. Tout ce qui restait de la Maison d'Ombrias était ancré dans son front et n'en bougerait jamais. Il serait à tout jamais le dernier représentant d'une lignée maudite.

- De plus, un mercenaire n'a jamais réellement l'occasion de croire aux dieux. Il voit trop de ses camarades tomber pour se contenter de dire que c'était un tribu à un tel, dieu de ceci ou de cela. En bref, si j'ai la capacité d'apprécier le bel artisanat, je n'ai pas celle d'apprécier ce qu'il veut sous-entendre.

Elle l'amusait....Tant mieux, du moins pour l'instant. Car la nuit recèle de nombreuses ombres en son sein. Elle le savait ici, dans cette ville. Le reste ne serait que...jeu. Une autre vie ? Tiens donc...Non, ce n'était pas une autre vie. C'était la leur, entachée du sceaux de la traitrise et de la lacheté. Celui qui avait apposé cette bague honnie sur la cire de leur passé se dressait devant elle. Il paierait.

-Vous futes donc croyant ?

Mercenaire. Ainsi, il était devenu un homme sans foi ni loi, serviteur du plus riche, adepte des meurtres sans envergure. Elle au moins avait gardé une certaine noblesse dans sa vie. Lui n'en avait aucune !

-Ce sont là des mots blasphématoires dans une telle cathédrale. Vous n'avez pas peur d'être juger impur par ses quelques fidèles qui nous entoure. Mais peut être cela vous laisse-t-il de marbre ?

Susura-t-elle d'une voix velouté.

- Ce qui me semble blasphématoire, c'est de parler à une personne sans raisons apparentes.

Lacha t-il sèchement ... décidement la conversation prenait un tour qui ne lui plaisait pas du tout. D'autant plus que quasiment aucune donzelle ne parlait ainsi au géant d'Automne, il se sentait donc réellement sur ses gardes cette fois-ci. Quelque chose dans le regard de cette femme éveillait en lui une méfiance féroce, comme le plus ancien de ses instincts de survie. Rien ne lui semblait plus douteux que le moment qu'il était en train de vivre. Contournant la jeune femme, il se rapprocha d'un pas lent et modéré de la double porte de cet édifice. La fixant dans les yeux, il reprit avec amertume:

- Je n'aime pas ressembler à un phénomène de foire. Vous fixez mon regard comme si j'étais quelque chose d'inhumain et vous me parlez de blasphèmes. Ne seriez-vous pas de ces illuminés également ? J'apprécie fort peu le fait de sentir que vous me cachez quelque chose.

Elle savait peut être dissimuler ses sentiments, mais quand personne ne se comporte ainsi avec vous depuis votre naissance, on finit par comprendre quand quelque chose cloche dans le comportement des gens. Peut être qu'en fin de compte elle était tout simplement folle à lier ... ou peut être cachait-elle autre chose de plus profond. Toujours était-il que d'instinct le géant posa une main sur l'une de ses épées.

Aldébarane le suivait des yeux. Avait il soudain conscience du danger qu'elle pouvait représenter ? La secheresse de sa réponse la fit sourire.

-Parler à quelqu'un sans raison vous semble blasphématoire ? Etrange, dans ce cas, vous ne devez pas beaucoup vous lier.

Répliqua-t-elle en haussant une épaule. Croisant les bras, elle le vit reculer, un air suspicieux sur le visage. De même il porta une main sur son côté, posant les doigts sur son arme. Nullement impréssionnée, elle arqua les lèvres en un sourire moqueur. Elle changea de stratégie, utilisant un language qu'elle aurait du oublier si elle désirait faire table rase du passé, mais nuls doutes que cela destabiliserait son géant de frère.

Ancien Ulmédan : -Vous ferais je peur ? Si cela peut vous rassurer, je n'accorde aucunes importances au culte pratiqué en ces lieux. Phénomène de foire, n'exagerez pas voulez vous ? Il est tout simplement rare de croiser quelqu'un de votre taille, je suis mortifiée que mon regard vous aie choqué et induit en erreur.

Elle posa une main sur sa hanche, nullement agressive, limite narquoise même.

Ancien Ulmédan :- Je vous cache quelque chose ? Allons, pensez vous réellement que tous, nous sommes clairs et sans taches ? Vous même devez bien avoir des secrets, n'est ce pas ? Devrais je m'outrer de ne pas pouvoir les lire dans vos yeux rouges ?

Cette langue ... au fond de lui-même, le coeur de Ruendor perdit toute émotion et tous sentiments. Il avait souvent entendu ce langage durant ce jeunesse, quand on tentait de faire de lui un noble sans sentiments, toute entier dévoué à la cause de sa famille. Quand il posa de nouveau son regard sur la jeune femme, toute expression avait disparu de son visage et un ton neutre avait entièrement remplacé tout ce qu'il avait pu exrpimer aupparavant. Il semblait se détendre, mais intérieurement renaissait immanquablement une partie de lui qu'il auraait préféré ommettre. D'un ton glacial et solennel il rétorqua:

Ancien Ulmèdan Ainsi, le contrat pesait toujours sur ma tête n'est-ce pas ? Et dire que je pensais m'être assez fait oublier en devenant mercenaire ... Mais d'ailleurs qu'est-ce qui a bien pu faire qu'un d'entre vous m'ait retrouvé ?

Ne laissant pas le temps à la jeune femme, une tueuse envoyée par les ennemis de la famille Ombrias certainement, de parler il leva une main pour l'interrompre. Il tentait de bien choisir ses mots tant son vocabulaire pouvaient avoir regressé depuis qu'il n'usait plus de cette langue que pour entretenir Konrad au sujet de tactiques et de stratégies. C'était la première fois depuis de nombreuses années qu'il n'avait plus usé de ce langage avec personne d'autre que le Chef des Fleurs d'Automne. L'air plus calme et un léger sourire amer aux lèvres, il reprit doucement.

Ancien Ulmèdan - Ne me dis rien ... Je me doute fortement de la réponse tant elle me semble évidente. Mes craintes de voir mon passé ressurgir au galop en devenant le second des Fleurs avaient donc un grand fond de réalité. Alors, de quelle famille fais-tu partie ? A moins que tu ne sois une roturière élevée dans les griffes de mes ennemis ... Dans tous les cas je te ferais payer le meurtre de ma famille.

Les mains sur les hanches, il semblait plus assuré que jamais depuis le début de cette conversation et ce n'était pas un mal tant il s'était montré pitoyable. Il ne mènerait peut être pas le jeu de la conversation et si un duel devait s'en suivre il n'y aurait aucun doute qu'avec deux façons de combattre aussi différentes que celle de la jeune femme et de lui-même, toutes les chances seraient équilibrées. Elle se déplaçait avec une grâce redoutable et une assurance froide comme seule les assassins d'élite peuvent se targuer d'avoir. Dans tous les cas, il commençait a se demander si sa venue dans ce lieu sacré était réellement le fruit du hasard ou une expression de la volonté de ses ancêtres.

Il était hésitant le grand frère dans le choix de ses mots. Contrairement a elle qui avait prit un plaisir malsain et entretenir ce savoir. Un contrat ? Elle lui rit au nez. Il affichait un air glacial, terne, une façade sans reliefs, elle, elle riait. Sacarsme contenue dans ses paroles, ironie luisante dans ses prunelles. Il ne lui laissa pas le temps de répondre. Oh ! Fallait elle qu'elle pleure ? Le pauvre petit choux avait perdu toute sa famille ? Non, il avait oublié quelqu'un derrière lui. Et ça, elle n'était pas prête de l'oublier. Une blessure qui lui rongeait les entrailles depuis trop longtemps, mais la cautérisation serait proche, très proche. Il se trompait, il se fourvoyait dans ses présomptions toute aussi abracadabrantes les unes que les autres.

Ancien Uldèman : - L'erreur est humaine, soldat, la tienne est de taille. Crois tu honnêtement que je t'aurais adressé la parole si l'ordre m'avait été donné de te tuer ? C'est bien mal connaître les Assassins.

Elle fit mine de réfléchir intensément sous le flot de ses questions.

Ancien Uldèman : - En tout cas, ce n'est pas la modestie qui t'étouffe. Second d'Automne ? Rien que cela. Joli parcours pour un Uldéman, dis moi, dois je trembler ? Ton rang ne veut rien dire a mes yeux. Ton passé engloutit ressurgit ? Quelle surprise ! Désolée de te décevoir, mais je n'ai sur ta tête aucun contrat. Cela dit, ais je réellement besoin d'un contrat ? Si ta mémoire te fait défaut, éveille la très vite. C'est un conseil.

Elle émit un léger rire cristallin, elle se moquait ouvertement.

Ancien Uldèman : - Mmh...Dois je rpéciser que ces paroles ne sont point attaque ? Oui, je le vois bien, tu es trop tendu, Fleur. Ta mort n'est pas pour aujourd'hui.